Le souhait de Dalí était de traduire en volume et matière solide les fétiches et obsessions issus de son inconscient. C’est ainsi qu’il restitua sous forme de sculptures les grands thèmes de son œuvre picturale. La collection ici présentée comprend plus d’une quinzaine de sculptures conférant à l’exposition son statut de plus importante collection en France.

Dans la Vie secrète, l’un de ses récits autobiographiques, Salvador Dalí raconte qu’enfant il fit un modelage de la Vénus de Milo car elle figurait sur sa boîte de crayons : ce fut son premier essai de sculpture.

Dès les années 1930, Dalí s’essaye à la troisième dimension. En tant qu’artiste surréaliste tentant de traduire l’inconscient, les rêves, les sentiments, et dans la lignée de Marcel Duchamp avec ses ready-made (Fontaine, 1917), il s’intéresse à l’art de « l’objet », utilisant des matériaux et des matières inattendues.

Il crée des objets à fonctionnement symbolique comme le Buste de femme rétrospectif, en assemblant une marotte de modiste en porcelaine peinte avec différents autres objets de récupération (1933). « L’objet surréaliste n’est pas pratique, il ne sert à rien à part attendrir les hommes, les épuiser, les abêtir. L’objet surréaliste est fait uniquement pour l’honneur, il n’a pas d’autre but que l’honneur de la pensée. »

Progressivement, Dalí revient à une technique traditionnelle. Il commence par une pâte molle de cire à laquelle il impose la forme qu’il veut en concrétisant l’irrationalité de son imagination. Puis, il donne la dureté nécessaire à sa création en la coulant en bronze pour qu’elle puisse prendre place dans le monde extérieur. Ces sculptures sont réalisées selon la technique dite à la cire perdue. Elles représentent un aspect significatif de la création artistique de Dalí et fournissent une synthèse de son intérêt pour la forme. Ces sculptures en bronze sont effectivement du surréalisme dans la troisième dimension.

Réalisées à partir de ses plus célèbres tableaux, les sculptures en bronze, telles que la Persistance de la mémoire, le Profil du temps, la Noblesse du temps, Vénus à la girafe, le Toréador hallucinogène, la Vénus spatiale, Alice au pays des merveilles, l’Éléphant spatial, témoignent avec une vigueur extrême de la force d’expression de ses images iconographiques surréelles.

Technique de la fonte à la cire perdue :

Cette technique permet de fabriquer des objets en métal à partir d’un modèle en cire. La cire est recouverte d’une mixture réfractaire pour former un moule. Le moule est soumis à une source de chaleur pour faire fondre la cire. Cette opération s’appelle le « décirage ». Lorsque le moule est vide, il est rempli de métal liquide. Plus tard, le moule bivalve est ouvert pour mettre à jour l’objet brut de fonderie. Des opérations de finition sont alors exécutées pour apporter le bel aspect à l’objet : ébarbage, réparure, ciselure et patine.

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