Toute sa vie, Salvador Dalí porta un grand intérêt au monde de la mode. Sa rencontre avec Coco Chanel lui donna l’idée de créer des vêtements, comme les costumes de la pièce Bacchanale ou de l’opéra Tristan Fou.
Dans les années 1930, avec la couturière Elsa Schiaparelli, il participa à la création de quelques modèles de chapeaux dont le célèbre Chapeau-Soulier (1936).
Il créa la robe Homard ou encore le Veston aphrodisiaque (1936). En 1950, il imagina avec Christian Dior le Costume de l’année 1945 à tiroirs.
Pour la femme, il créa des bijoux : l’Œil du temps (1949), d’après la Persistance de la mémoire ; les Lèvres de rubis (1950), d’après le Canapé-Lèvres de Mae West.
En 1981, son œuvre l’Apparition du visage de l’Aphrodite de Cnide dans un paysage l’inspira pour la confection des flacons de parfum Salvador Dalí Homme et Femme.
Pour l’art de la table, Dalí dessina en 1962 une surréaliste ménagère en vermeil.

Dalí, Schiaparelli, la mode

« La constante tragique de la vie humaine c’est la mode et c’est pourquoi j’ai toujours aimé collaborer avec (…) Madame Schiaparelli, pour prouver justement que l’idée de s’habiller, l’idée de se déguiser, n’étaient que les conséquences du traumatisme de la naissance, qui est le plus fort de tous les traumatismes que l’être humain puisse expérimenter puisque c’est le premier. » Salvador Dalí

Cocteau, Eluard, Magritte et Man Ray introduisent Dalí dans la haute société des années 1930. C’est grâce à eux qu’il fait ainsi connaissance avec la créatrice de mode italienne Elsa Schiaparelli, proche des artistes dada et surréalistes. Très créative et conceptuelle, Schiaparelli ne considère pas le stylisme comme une profession, mais comme un art « très difficile et frustrant, car à peine une robe est née qu’elle appartient déjà au passé. Une robe ne peut être accrochée au mur comme un tableau ».

Parmi toutes les collaborations de Schiaparelli avec les artistes, c’est celle avec Salvador Dalí qui fut la plus fructueuse. En effet, Dalí s’intéresse depuis les années trente à tous les aspects de la mode. Schiaparelli, de son côté, aime les jeux visuels jusqu’à l’absurde, questionnant notre perception de la réalité. « Une robe de Schiaparelli est un véritable tableau moderne », disait même le New Yorker en 1932.

La collection hiver 1936-1937 de Schiaparelli, présentée en août 1936, marque leur première collaboration officielle, même s’il est évident que, depuis 1935, Dali n’ignorait rien du travail de la styliste.

Le Cabinet Anthropomorphique (1936) de Dalí, dont le torse s’ouvre sur des tiroirs, inspire ainsi un Tailleur-Tiroirs Schiaparelli de la même année, dont les poches, réelles ou en trompe l’œil, sont en formes de boites et les boutons constitués de poignées de tiroirs.

L’idée du célèbre Chapeau-Chaussure vient d’une photo de Dalí prise par Gala, debout avec une chaussure sur la tête.

La robe Homard de 1937 est une autre pièce emblématique du travail de Schiaparelli et Dalí. Sur une simple robe du soir en organdi blanc, Dalí dessine un homard rouge sang, démesuré, éminemment symbolique de son obsession sexuelle. La sulfureuse Wallis Simpson, nouvelle duchesse de Windsor, la porte immédiatement pour l’objectif de Cecil Beaton (Vogue 1937), sans imaginer que cette « feuille de vigne dalinienne » précipiterait l’abdication de son royal époux. Dalí disait à propos des homards : « Comme les homards, les jeunes filles ont l’extérieur exquis. Comme les homards, elles rougissent quand on veut les rendre comestibles ».

La robe Larmes, qui fait partie de la collection Le cirque de 1938, est inspirée du tableau Trois jeunes femmes surréalistes tenant dans leurs bras les peaux d’un orchestre. Sur la robe, par un effet en trompe l’œil, des pans de tissus semblent déchirés. Il s’agit d’une robe de deuil accompagné d’un long voile.

Au-delà des vêtements, Dalí continuera sa collaboration en imaginant pour Elsa Schiaparelli, des motifs de tissus ou des flacons de parfum, telles que les étiquettes pour les huiles pour le corps Shocking Radiance ou la bouteille en cristal Baccarat de son parfum Le Roy Soleil en 1946.

Selon Dalí, le Paris des années 1930 était marqué « non par les polémiques des surréalistes du café de la place Blanche, ou par le suicide de mon grand ami René Crevel, mais par la maison de couture qu’Elsa Schiaparelli allait ouvrir place Vendôme. C’est là qu’eurent lieu des phénomènes morphologiques ; c’est là que la langue de feu du Saint-Esprit de Dali allait descendre » (La Vie Secrète de Salvador Dali, 1942).

Sources
Elsa Schiaparelli, Dilys E. Blum, 2004
The Secret Life of Salvador Dalí, Salvador Dalí, 1942
The Little Book of Schiaparelli, Emma Baxter-Wright, 2012

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