Une étude de l’œuvre de Dalí, révèle quelques symboles systématiquement présents dans tous ses travaux. il s’agit d’objets fétiches qui, apparemment, ont peu de points communs : béquilles, oursins, fourmis, pain…

Dalí utilise ces symboles de manière à rendre plus prégnant le message de sa peinture. Le contraste d’une enveloppe dure et d’un intérieur mou est au cœur de sa pensée et de son art. Ce contraste extérieur/intérieur (dur/mou) s’accorde avec la conception psychologique selon laquelle les individus se fabriquent des défenses (dures), tout autour de la psyché vulnérable (souple). Dalí connaissait très bien l’œuvre de Freud et de ses disciples, même si son iconographie ne dérive absolument pas de la pensée psychanalytique.

ANGES

Ils ont le pouvoir de pénétrer la voûte céleste, de communiquer avec Dieu et d’accomplir ainsi l’union mystique qui préoccupe tant le peintre. Les figures d’anges peintes par Dalí empruntent souvent les traits de Gala, incarnation, pour Dalí, de la pureté et de la noblesse.

BÉQUILLES

Elle peut constituer le seul appui d’une figure ou le support nécessaire d’une forme incapable de tenir debout toute seule. Dalí la découvre, enfant, dans le grenier de la maison paternelle. Il s’en empare et ne pourra jamais s’en séparer. Cet objet lui donnait une assurance et une arrogance dont il n’avait jamais encore été capable. Dans le Dictionnaire abrégé du Surréalisme (1938), Dalí en donne la définition suivante : « Support en bois dérivant de la philosophie cartésienne. Généralement employé pour servir de soutien à la tendresse des structures molles. »

ÉLÉPHANTS

Les éléphants daliniens sont habituellement représentés avec les longues pattes du désir invisible, à plusieurs rotules, portant sur leur dos l’obélisque symbole de puissance et de domination. Le poids supporté par les pattes frêles de l’animal évoque l’apesanteur.

ESCARGOTS

L’escargot est lié à un événement marquant de la vie de Dalí : sa rencontre avec Sigmund Freud. Dalí pensait que rien n’arrive simplement par accident, il avait été captivé par la vision d’un escargot sur une bicyclette hors de la maison de Freud. Le lien se fit alors en lui entre une tête humaine et l’escargot, qu’il associa plus particulièrement à la tête de Freud. Comme pour l’œuf, la partie extérieure de la coquille (dure) et le corps (mou) intérieur de l’escargot le fascinèrent et la géométrie de ses courbes l’enchantèrent.

FOURMIS

Symbole de la pourriture et de la décomposition. Dalí rencontra les fourmis la première fois dans son enfance, en observant les restes décomposés de petits animaux dévorés par elles. Il les observait avec fascination et répulsion, et a continué à les utiliser dans son œuvre, comme symbole de décadence et d’éphémère.

MONTRES MOLLES

Dalí a souvent dit, « la matérialisation de la flexibilité du temps et de l’indivisibilité de l’espace… C’est un fluide. » La mollesse inattendue de la montre représente aussi l’aspect psychologique par lequel la vitesse du temps, quoique précise dans sa définition scientifique, peut grandement varier dans sa perception humaine. L’idée lui vint après un repas alors qu’il contemplait les restes d’un camembert coulant. Il décida alors de peindre sur le paysage qui lui servait de toile de fond deux montres molles dont l’une pendait lamentablement à la branche d’un olivier.

ŒUF

Symbole chrétien de la résurrection du Christ et l’emblème de la pureté et de la perfection. L’œuf évoque par son aspect et sa minéralité une symbolique chère à Dalí, celle de la vie antérieure, intra-utérine et de la re-naissance.

OURSIN

Son « exosquelette » (la coquille se trouve à l’extérieur), hérissé d’épines, peut vous rendre très désagréable un premier contact avec l’animal. La coquille contient en revanche un corps mou (un des plats préférés de Dalí, qui était connu pour en manger une douzaine à chaque repas). La coquille de l’oursin, débarrassée de ses épines, apparaît dans nombre de ses peintures.

PAIN

Est-ce par peur d’en manquer, Dalí le représente dans ses peintures et se met aussi à confectionner des objets surréalistes avec du pain. Dans ses tableaux, les pains ont le plus souvent, un aspect « dur » et phallique, opposé au « mou » des montres. Dalí a toujours été un grand admirateur du pain. Il tapissera de pains ronds catalans les murs de son musée de Figueras.

PAYSAGES

Espace traditionnel (fondé sur la perspective et la peinture de la Renaissance). Paysage réaliste semé d’objets étranges et irréels situés dans un environnement naturel. L’arrière-plan et la façon d’utiliser les paysages sont une des forces de l’art de Dalí. Ils contribuent à créer l’atmosphère d’irréalité de ses tableaux (paysage de sa Catalogne natale et vaste plaine d’Ampurdan qui environne Figueras).

TIROIRS

Les corps humains qui s’ouvrent par des tiroirs se retrouvent à maintes reprises dans les peintures et les objets de Dalí. Ils symbolisent la mémoire ainsi que l’inconscient et renvoient à la « pensée à tiroirs », un concept hérité de la lecture de Freud. Ils expriment le mystère des secrets cachés. La plupart des enfants explorent chaque tiroir, cabinet et armoire de leur maison.

VENUS DE MILO

Elle fait partie depuis longtemps de la mythologie personnelle du peintre. Elle est la première femme qu’il modèle enfant en argile d’après une reproduction qui ornait la salle à manger familiale. Elle est aussi celle qu’il a découverte sur une boîte de crayons à New York. Il trouve stupide l’expression de son visage qu’il considère néanmoins comme propre à la beauté féminine parfaite mais inadéquate chez une femme élégante dont le regard doit être ou paraître intelligent. Dalí a réalisé plusieurs transformations de la Vénus : la Vénus spatiale, la Vénus à tiroirs …

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