Salvador Dalí utilise une grande variété de techniques pour la réalisation de ses œuvres. Au-delà de celles traditionnellement utilisées pour la peinture (gouache, aquarelle…), de nombreuses techniques d’estampage ont été expérimentées par Dalí.

Lexique des différentes techniques:

Estampe : terme générique désignant une image multipliable obtenue par tirage à partir d’un support gravé ou dessiné. Une matrice – planche de bois, plaque de métal, pierre – est gravée ou utilisée comme support de dessin. Cette matrice, une fois encrée et pressée sous une presse, s’imprime sur une feuille de papier ou un autre support. Le terme s’applique à toutes les techniques : gravure sur bois, taille-douce et lithographie. On parle d’estampe originale lorsque l’artiste réalise lui-même la matrice. Si la matrice est réalisée par un artisan, on parle d’estampe de reproduction ou d’interprétation.

Gravure : terme désignant à la fois une technique et son résultat.
Graver consiste à dessiner sur un support en creusant sa surface. La gravure est ensuite transposée, après encrage, sur un support comme le papier. Selon la manière dont le dessin est gravé sur le métal, on distingue deux groupes de procédés : la taille directe, ou taille douce, et la taille indirecte à l’acide. La gravure en taille-douce désigne l’ensemble des procédés de gravure en creux avec l’utilisation d’un outil directement sur la plaque. La taille indirecte implique l’utilisation d’un acide pour graver les traits sur la plaque, comme avec la technique de l’eau-forte.
L’héliogravure permet le transfert d’une image sur une plaque de cuivre grâce à une gélatine photosensible. C’est un procédé d’impression en creux et l’encre est transférée directement depuis le cylindre métallique (cuivre) gravé vers le support. Le cylindre est gravé mécaniquement, à l’aide d’un diamant ou au laser. La taille et/ou la profondeur des creux (alvéoles) va déterminer une trame plus ou moins dense et donc une intensité de couleur plus ou moins importante. L’encre doit être très liquide, afin de pouvoir rentrer dans les creux du cylindre.

Lithographie (du grec lithos la pierre et graphein écrire) : technique d’impression à plat.
Ce procédé a été inventé autour de 1796 par l’allemand Aloys Senefelder. Le procédé se développe en France à partir des années 1820. Le caricaturiste Honoré Daumier en fait une technique artistique à part entière dès 1830, que Charles Baudelaire appréciera particulièrement. Il est fondé sur la répulsion naturelle de l’eau face à un corps gras.
Etapes de réalisation d’une lithographie :
– L’artiste dessine avec un crayon gras (dit « crayon lithographique ») ou peint avec une encre grasse sur un calcaire fin, soigneusement poncé.
– L’imprimeur-lithographe mouille la pierre (le tracé gras repousse l’eau) et passe ensuite un rouleau encreur ; l’encre grasse adhère au dessin, mais pas aux parties humides.
– Une feuille de papier est posée sur la pierre encrée et le tout est mis sous presse.
– La pierre réhumidifiée et réencrée permet de multiplier les tirages (dits aussi « estampes ») sans que leur qualité en soit altérée.

Lithographie en couleur (chromolithographie) 
Le procédé utilisé est celui de la chromolithographie, fondé sur la quadrichromie, mis au point par Godefroy Engelmann en 1836 : la superposition des trois couleurs primaires (le cyan (bleu), le jaune et le magenta (rouge)) et du noir permet ainsi d’obtenir toutes les teintes et les nuances possibles. Ce principe reste aujourd’hui encore celui utilisé dans l’impression. Les lithographies en couleurs sont faites avec une pierre par couleur ; le placement ou « calage » de la feuille sur chaque pierre doit être très précis, afin que la couleur s’imprime bien à sa place.

Épreuves inversées ou épreuves à l’endroit
Un dessin directement fait sur la pierre donne au tirage une épreuve inversée ou « lithographie de jet ». Le papier-report évite cet inconvénient, tout en libérant l’artiste de l’encombrement d’une pierre. Le dessin au crayon gras est réalisé sur une feuille légèrement encollée ; celle-ci est posée côté dessin sur la pierre et son verso est humidifié. Le tracé se dépose à l’envers sur la pierre. Le tirage, quant à lui, donnera une épreuve à l’endroit, semblable donc au dessin de l’artiste.

Sérigraphie (du latin sericum la soie et du grec graphein écrire) : technique d’imprimerie qui utilise des pochoirs.
Utilisant à l’origine des écrans de soie interposés entre l’encre et le support, cette technique peut être utilisée sur des supports variés et pas nécessairement plans (papier, carton, textile, métal, verre, bois, etc.).

Tirage : résultat de l’impression de la planche gravée ou lithographiée. Ce terme désigne aussi le nombre d’exemplaires obtenus.
Selon la technique employée, un même support d’estampage peut produire de quelques dizaines à plusieurs centaines d’exemplaires. L’épreuve est l’exemplaire d’une estampe obtenu à partir du support gravé ou lithographié.

Toutes ces techniques peuvent également être combinées entre elles, ou avec d’autres techniques de dessin ou de peinture, comme l’a souvent fait Dalí lui-même.

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